Retour Sur Un Premier Voyage Vélo

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Arrivée à Tallin Estonie

16 Avr Retour Sur Un Premier Voyage Vélo

On se souvient toujours de son premier voyage à vélo, j’ai un souvenir quelque peu nostalgique du mien, probablement comme toutes les premières expériences qui bouleversent le cours de la vie.

Durant la préparation et l’attente du voyage se mêlent divers sentiments. J’étais partagé entre l’excitation d’une nouvelle expérience, d’un nouveau défi et l’angoisse de l’inconnu: « Vais-je y arriver?? »

Une fois les démarches, les formalités et préparations faites: de l’itinéraire précis, aux réservations des billets d’avion qui acceptent les vélos, en passant par l’équipement pour vivre en quasi autonomie le long du parcours…. La première fois, cette logistique devenue familière, est guidée, voir machée, par un ami expérimenté et peut être encore plus enthousiaste que moi de partager ce trésor, cette aventure.

Départ de Varsovie, suivez le guide

Dans l’avion, la ceinture attachée les questions demeurent et la plus entêtante, qui ne m’a plus lâchée, depuis que je me suis lancé dans l’aventure, depuis que j’ai eu la folie de dire « Oui »: « Vais-je y arriver?! » Je ne peux plus rien faire, je ne peux plus reculer, « on y est!! »

Première crevaison en Pologne

Première crevaison en Pologne, 5 km après la sortie de l’aéroport

Les premiers jours sont ceux de l’adaptation, de l’observation du corps qui travaille, du rythme naturel qui s’installe, celui des besoins primaires : manger toutes les 2 ou 3 heures, boire régulièrement et dormir convenablement pour récupérer.

Puis sans vraiment sans rendre compte, naturellement, les journées sont guidées, certes par l’effort, mais aussi le plaisir. Une symbiose se met en place avec le vélo, parfaitement réglé, qui devient le prolongement du corps. On se met même à le prendre en photo devant un paysage comme une personne en l’arrangeant, le calant et presque en lui demandant de sourire…

Mon vélo sourit quand je le prends en photo

Le long des kilomètres, de la découverte des paysages, l’esprit se met en état de « méditation« , le corps avance naturellement et on « flotte » entre équilibre et liberté. L’effort régulier permet de vivre des moments inoubliables de « pleine conscience« . L’esprit ne se pose plus de questions il devient plus léger, les angoisses sont restées dans l’avion, le travail est loin, le quotidien et les petits tracas de tous les jours ne survivent pas le temps du voyage à vélo.

Il y a tout de même des moments difficiles où avancer devient une lutte, le mental joue son rôle, les compagnons de routes sont là, ils encouragent. Une solidarité s’est mise en place, celui qui perd de l’énergie est ravitaillée immédiatement par le reste de l’équipe vers le but à atteindre : le bivouac du soir pour partager un repas chaud et pour certains une bière de détente.

Passage à Zubrowska, Pologne

Le voyage à vélo c’est une autre façon de vivre, plus en harmonie avec la nature, on ne fait plus qu’un avec l’environnement… le chaud-le froid-la pluie ne sont plus que relatifs, le corps s’adapte, l’esprit aussi…mais c’est aussi des paysages singuliers à couper le souffle, des levers et couchers du soleil émouvants et une rencontre avec une amie fidèle en la lune.

A cela s’ajoute des rencontres uniques avec des gens qui bien souvent nous donnent une leçon d’humilité et d’hospitalité, ces personnes que l’on ne reverra peut-être jamais, vous transforment en profondeur, des sourires, des rires, des gestes qui transcendent la barrière de la langue.

Puis fini par arriver le jour du retour, nous rentrons transformer avec une nouvelle interrogation qui ne nous quitte plus:  » A quand la prochaine aventure à vélo? » « Le Biketripper est né ». Comme dirait Paul Fournel* dans Besoin de vélo, « On se souvient toujours de sa première chute à vélo et de son premier vélo ». Je pense que  l’On se souviendra toujours de son premier voyage à vélo.

Varsovie (Pologne) -Tallin (Estonie). Premier voyage à vélo en Europe de l’Est

Notre fidèle compagnon de route est devenu un ami au quotidien dans les déplacements.

Je ne vois plus le voyage de la même façon, la petite reine est devenue ma déesse, ma drogue. Elle me permet de me déplacer au rythme des saisons et de prendre le temps d’apprécier les paysages que nous offre notre merveilleuse nature dans son infinie bonté.

*Paul Fournel, Besoin de vélo-Essai (Poche) paru en 2002

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2 Commentaires
  • Perotta
    Posté à 07:14h, 30 octobre

    Quelle belle expérience à l’arrivée tu es transformé et bien plus fort mentalement et physiquement .

  • Loïc Giraud
    Posté à 17:19h, 27 février

    Bonjour,

    Avec ma compagne, nous pensons faire cet été Tallin – Varsovie à vélo. Nous sommes à la recherche d’un itinéraire. Ayant trouvé ton blog fort intéressant, nous nous demandons si tu pourrais nous donner ton itinéraire.
    Merci d’avance!

    Cycliquement,

    Loïc Giraud