
11 Mai Visite d’une ferme de café en Colombie
Lors de notre pause à Salento (ville située dans le département de Quindío en Colombie) nous avons pu visiter une ferme de production de café : La Finca El Ocaso
Le prix de la visite est de 8000 pesos (environ 2,5€).
Vous pouvez vous y rendre à pied, à cheval (départ de la place centrale) avec un guide, avec un 4×4 ou si vous êtes motivés et en forme louer un VTT.
A votre arrivée un guide de la ferme vous prendra en charge et vous pourrez même récolter du café pendant la visite.
Le café Colombien
La Colombie est le 3ème producteur de café au monde derrière le Brésil et le Vietnam et devant l’Indonésie; 75% de la production du café provient de ces 4 pays.
Sur 1 hectare de terre on peut planter 5000 plants de café. Le café produit en Colombie est de type « Arabico ».
Dans les années 1980 la Colombie a développé sa propre variété de caféier (plante de café) afin de mieux résister contre les champignons (le Roya est un champignon destructeur de plante de café) mais également d’accroitre la production, la variété créée est hybride, croisement de plusieurs plantes : Catura et East timor, elle est appelée « Variety Colombia ».
On fait pousser les plants dans du sable riche en minéraux naturels (alluvions des fleuves situés près des fermes). Puis on met les plants en terre dans des sacs avant la mise en terre définitive sur un champ.
On respecte 1 mètre d’espace entre chaque plant pour la plantation et chaque rangée de plants est espacée de 2m. On laisse la plante grandir pendant 18 mois et arriver à maturité avec une taille de 1,3 à 1,4m, c’est à ce moment là que la plante vie sa première fleuraison. 9 mois après sa fleuraison la plante produit ses fruits de couleurs rouge ou jaune (les deux se récoltent).
Sur les terres de production de café on cultive aussi d’autres fruits : bananes ou même des fleurs. Cela permet le développement d’un écosystème riche avec de nombreux oiseaux différents qui peuplent les terres de cafés. Le caféier est souvent protégé par l’ombre des autres arbres, lui permettant de se développer plus facilement.
Certifications et engrais
La ferme El Ocaso s’étend sur plus de 23 hectares sur divers pants de montagne et détient 3 certifications :
- UTZ certification : suivi de production
- Rainforest Alliance : 70 arbres de 12 variétés différentes à chaque hectare
- 4C Association : code de conduite et éthique de la production et récolte
La ferme utilise de l’engrais naturel (compost) à 60% et le reste provient de la chimie (40%) pour les apports en phosphore et potassium principalement.
Le compost naturel provient des feuilles et plants de café coupés ainsi que des fientes de cochons présents sur la ferme en nombre pour la production du compost.
Récolte de café
Avec le même plant il est possible de produire du café pendant 5 ans avant la coupe du plant (coupe 2 fois maximum dans la vie du plant).
Par plante il est possible de produire pendant 20 ans. Le plant doit grandir durant 3 ans avant sa première récolte.
Les périodes de récoltes sont : mars avril mai et août septembre octobre novembre.
1 personne collecte de 80 à 120kg par jour. Le kilo de café récolté est payé environ 400 pesos (70 centimes d’euros).
Lorsque les cueilleurs reviennent à la ferme ils pèsent leur récolte afin de se faire payer et la versent (après retrait des feuilles) dans une première machine appelée « de-pulper » (séparateur). Cette machine était à l’origine manuelle et à moteur depuis plus de 100 ans ; elle sépare la peau du café de son fruit (la peau est récupérée pour le compost).
Les grains de café qui ont des défauts ou qui sont de petites tailles sont appelés « pasilla » et sont considérés de basse qualité.
Les grains de bonne qualité passent dans une autre partie de la machine appelée « desmucilaginador » qui va retirer le miel du fruit (fort contaminant) ainsi que son mucilage (gomme naturelle du fruit).
Les bons grains sont envoyés dans un réservoir et lavés à l’eau, ainsi la ferme utilise un minimum d’eau pour ce processus de séparation du noyau et de sa peau.
Les grains de cafés propres passent ensuite dans un autre réservoir pour être séchés avec une pompe à air chaud (55°). En basse saison quand la production est moins importante le café sèche naturellement au soleil sous bâche pour un maintien de la chaleur.
Ensuite à l’aide d’une machine manuelle on sépare la dernière fine peau du fruit présente sur le grain de café avant de le mettre en sac.
Le grain de café de première qualité a une couleur claire (blanche à grise). A l’inverse, le grain de 2ème et 3ème qualité est plus sombre voir noir. Soyez bien attentif lors de l’achat de votre prochain café moulu afin de déterminer sa qualité ;-)
Production annuelle de la ferme El Ocaso
30% de la culture de la ferme est destinée pour le marché Colombien
22 tonnes de production par an
Le prix est de 200 000 à 230 000 pesos pour un sac de 70kg (de 15 à 20 euros).
En Colombie chaque producteur de café doit obligatoirement vendre sa production à la Fédération Nationale du Café qui fixe le prix d’achat du café et traite le négoce à l’international.
Le café est vendu en sac avant torréfaction (les grains de café blancs/gris), à noter qu’il est difficilement possible de tracer l’origine exacte de la production d’une ferme puisque tout le café est mélangé en coopérative, alors attention quand on vous vend du café certifié biologique…
Déguster un bon café Colombien
Le café Colombien est l’un des meilleurs qui soit, raffiné et parfumé il se déguste de diverses manières.
Lorsque vous avez vos grains de cafés torréfiés (une torréfaction manuelle peut prendre 1 h, en four spécial cela prend 8 minutes) il faut soit les moudre à l’aide d’un moulin à café, soit manuellement à l’aide d’une machine. L’odeur du café moulu est un délice et parfume toute une salle, nous en avons fait la délicieuse expérience.
En Colombie on fait bouillir de l’eau à 90° (dès que de petites bulles apparaissent) et on verse le café puis l’eau dans un filtre appelé « Media de la abuela » (chaussette de la grand mère) ou « El Colador de Tela ». On appelle aussi ce café « Americano » ou café filtre en France, certains diront que c’est un « jus de chaussette » une appellation proche de l’appellation Colombienne mais loin de la réalité!
Les Colombiens ne boivent pas d’expresso et sucrent leur café pour en avoir un goût satiné et sucré.
Site de la ferme El Ocaso : http://fincaelocasosalento.com
A ce jour les Biketrippers ne consomment plus que du café Colombien en filtre et en grande quantité!
Fabien RAOUX
Posté à 23:17h, 13 maiMerci pour ces excellentes et très intéressantes explications sur le café ! Très belle photos également ! Ils nous manque plus que les odeurs et le goût pour partager ce bon moment de culture… Merci à vous !
Mae
Posté à 03:41h, 17 maiBien vu Steph pour le cafe certifie bio! Vos photos sont magnifiques et donnent envie de venir visiter la ferme!
Perotta
Posté à 07:41h, 29 octobrePerso je n’aime ni l’odeur ni le goût du café mais ce petit reportage m’a donné envie de visiter une ferme à café et de voir tous ces magnifiques oiseaux qui y vivent. Merci Stéphane
Denaix
Posté à 21:23h, 26 maiBonjour,
Est-il possible d’avoir le contact de la ferme pour leur acheter leur café?
Cordialement,
Axel
Posté à 08:16h, 16 juinBonjour il s’agit de la ferme OCASO à proximité du village de Salento. Vous pourrez les trouver sur TripAdvisor et sur Google.
lisa
Posté à 19:33h, 08 maiBonjour,
Nous réalisons un projet sur la production de café en Amérique du Sud, et nous sommes actuellement en train de créer notre plaquette de présentation. Pouvons nous utiliser la photo de séchage des grains de café comme fond de cette dernière ? Si oui, le crédit photo appartient à lequel de vous trois? Merci beaucoup,
Cordialement,
Claire Jaumotte
Posté à 02:49h, 03 juilletBonjour, merci pour ces explications. J’ai visité cette ferme ce matin mais mon espagnol débutant ne m’avait pas permis de tout comprendre . Grâce à toi j’ai pu compléter ce que je n’avais pas compris ce matin, donc je ne termine pas la journée frustrée, au contraire ! En revanche, petit tuyau: on est venu à Salento ce week-end, mais mieux vaut se renseigner avant sur les jours fériés = festivos car là les lundis 26 juin et 3 juillet étaient fériés, et c’était l’horreur au niveau affluence, partout à Salento et autour. En plus des nombreux étrangers, plein de Colombiens de Bogotá, Cali ou Medellin affluaient comme un we de Pentecôte sur l’A7 ou un jour de marché provençal en juillet. Donc pas de logement, des gadgets et attrape-touristes partout, et de grosses difficultés pour se deplacer. Dans la splendide vallée de Cocora où l’on esperait randonner en pleine nature, on s’est retrouvé au milieu de milliers de gens , drôle d’ambiance. Pour rentrer à Salento, il y avait 1h30 de file pour prendre un taxi-colectivo. On a fini par marcher en bord de route et faire du stop, avec des enfants c’était facile. Donc renseignez-vous avant, il y a beaucoup de festivos en Colombie !