
30 Sep La Bolivie ou (wo)man vs wild!
La Bolivie, encore un pays qui me faisait rêver et que j’avais hâte de découvrir… Je n’ai pas été déçue par la beauté de ses paysages grandioses. Mais qu’est-ce que c’était difficile!
Le Pérou déjà avait ses moments bien costauds mais en comparaison avec la Bolivie, c’est comme si on passait du Mud Day au vrai parcours du combattant! Avec la Bolivie on est rentré dans la cours des Grands…
Nous avons continué de longer le lac Titicaca côté bolivien (par le Nord et non le Sud trop fréquenté par les véhicules), avec encore un passage de frontière délicat sur une piste non entretenue. Une première nuit où nous avons été hébergé dans un poste de Police à cause du froid et du fait qu’il n’y avait pas de location de chambres dans ce village…
Nous avons décidé de traverser La Paz à Oruro en mode fusée en empruntant la seule route goudronnée du pays qui part du Nord et descend au Sud jusqu’en Argentine.
Sur la route, peu de rencontres, les villages (pourtant indiqués sur la carte) ressemblent à des villages fantômes, « pueblo misterioso » comme on dit ici. Il n’y a pas âme qui vive, pas d’hôtel ou maisons d’hôte, tous les volets sont fermés et ici personne ne cherche à nous aider… Ne serait-ce que pour planter notre tente sur un terrain! En plus la Bolivie est plutôt haut perchée (on a pédalé entre 2800m et 4920m), il fait toujours frais et les nuits sont gelées.
Notre seule et unique belle rencontre eut lieu à Cotapamaya, avec des boliviens originaires de Santa Cruz (région tropicale au Sud Est, proche de la frontière brésilienne…où il fait chaud et où aime faire la fête apparemment!). En cherchant un restaurant pour le soir, les garçons rentrent dans une salle qui jouxte notre hôtel mais qui s’avère être une cantine pour les employés d’une compagnie de gaz… L’équipe des cuistots nous propose alors de venir manger avec eux. Ok! Déjà on se régale, et en plus on passe une excellente soirée à discuter et rigoler! Lorsqu’ils nous demandent ce que l’on pense des boliviens, je suis un peu gênée mais leur répond franchement qu’ils ne sont pas très sympas, essaient souvent de nous arnaquer et ne cherchent pas à nous aider… (Pour exemple, avant d’arriver dans cette ville nous avions roulé 80km, prévu de passer la nuit dans une petite ville située plus au nord sur notre chemin, mais n’ayant pas de structures pour nous accueillir et l’hôpital ne souhaitant pas nous voir camper sur son terrain, nous avons dû remonter sur nos vélos et pédaler 20km de plus pour arriver jusqu’ici…!) Je suis soulagée lorsqu’ils rigolent et me disent qu’ils sont du même avis que moi. Dans leur région les gens sont plus chaleureux, ils nous y invitent, c’est bien tentant mais beaucoup trop loin de notre itinéraire, surtout à vélo…
Nous enchaînons avec le salar de Coipasa (ou désert de sel, pour les nuls en géographie ;)) qui se situe plus au Nord que son grand frère, Uyuni. C’est beau, un désert blanc, des cristaux de sel qui scintillent au soleil, à l’horizon le sol se reflète dans le bas des montagnes (et non l’inverse)… Je suis hypnotisée par ce sol qui ressemble fortement à de la glace. C’est tellement beau, qu’on ne suit pas les quelques traces de 4×4 visibles au sol et pédalons droit devant… Erreur! On se retrouvera bêtement à pousser nos vélos chargés, sur 10km, dans un mélange de terre, de sel et de sable. Que du bonheur! Une fois sortis de ce pétrin, (enfin moitié pédalage – moitié poussette, jusqu’au soir) le premier village rencontré ne vend pas d’eau mais uniquement du Coca-Cola et autres boissons gazeuses, la plupart périmées depuis 2013… Pas de chance mais je vous rassure on en trouvera 50km plus loin!
Sans le savoir, nous avons emprunté une partie de la « Route du Quinoa », qui traverse les départements andins de La Paz, Oruro et Potosi. La Bolivie étant le principal producteur et exportateur de quinoa, avec 70% du marché mondial.
Allez, direction le fameux salar d’Uyuni… La plus grande étendue de sel au monde! Départ de Llica où nous traverserons le salar de l’Ouest vers l’Est, 147km, en une journée!!! On en prend plein les yeux, c’est encore plus beau que Coipasa et tellement grand. On en profite pour faire quelques photos et le moment magique arrive au coucher du soleil, couleurs rose-orangée derrière nous, le volcan Tunupa avec sa lave en fusion en fond, et une énorme pleine lune qui se lève devant nous… Quel spectacle! La journée fut longue, en plus on fête nos 7500km depuis le début du voyage: on se fait plaisir en passant la nuit dans un des nombreux hôtels de sel, à la sortie du salar.
Maintenant, passons aux choses sérieuses: le Sud Lipez et la traversée du parc Eduardo Avaroa (réserve nationale de faune andine).
Il n’y a pas de route asphaltée, que de la piste…Et pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, je n’aime pas ça! Mais même si vous faites partie de ces gens qui aiment la terre, vous serez vite écœurés, tellement c’est impraticable… À moins d’aimer être secoué comme un cocotier ou avoir l’impression d’être sur un powerplate! En plus vous serez obligés de descendre de votre vélo et de le pousser: sable où l’on s’enlise, rochers au sol qui vous font glisser, cailloux, terre, graviers, ondulations, quelques pentes à plus de 10%, ET du vent (de face, de préférence)…La totale! Ah oui! J’allais oublier le stockage d’eau et de nourriture pour la traversée, qui alourdiront votre monture. Et le duvet qui givre partiellement sur le dessus, dans la tente, à cause de la condensation…
Honnêtement la beauté des paysages est à couper le souffle, mais la difficulté l’est tout autant.
Laguna Colorada, qui a la particularité de changer de couleur (à dominance rose), provoquée par une algue et une quantité incroyable de flamands roses de diverses espèces…
Col à 4920m, avec l’altitude, le froid, le vent et le revêtement du sol, on ressemble à un club du 3ème âge essayant d’avancer vers le sommet! Dans ce parc, seuls des 4×4 remplis de touristes croiseront votre chemin… (Mieux vaut ne pas avoir de soucis). La majorité vous prendra en photo, et parfois vous encouragera!
Dans la redescente du col, la nuit commence à tomber, on souhaite rejoindre le « village » de Polques, 7km plus bas… Malheureusement mon pneu arrière crève. Contraints de camper dans une pente, avec un vent à décorner les bœufs, qui ne nous facilite pas la tâche pour monter les tentes. On est tellement dégouté qu’on se couche sans manger!
Le lendemain, la récompense est ce petit village de 3 maisons, où l’on ne vend que des sucreries et des boissons, mais où les touristes s’arrêtent quelques heures pour se baigner dans la piscine naturelle des eaux termales de Chalviri (chaude à souhait)… Nous y passerons la journée et la nuit.
Bien reposés, nous repartons pour le désert de Dali, les impressionnants volcans qui l’entourent, puis les Lagunas Blanca et Verde, avec un vent d’une rare violence, accompagné de neige fondue. J’apprendrai plus tard par un guide, qu’on appelle ça « El viento blanco« ! En sortant du parc, le vent est dans mon dos quelques kilomètres (seulement): sur le vélo, sans pédaler, me voilà propulsée à 18km/h sur du plat, et 15km/h en légère montée!!!!
Lorsqu’on arrive au poste frontière pour sortir du pays, je ne cache pas ma joie: l’enfer est derrière moi!
L’asphalte est là, 6km plus loin… On fonce tant bien que mal, toujours en lutte contre le vent, vers San Pedro de Atacama, côté chilien.
Je retrouve la civilisation, de la bonne nourriture, des gens aimables, et ça fait un bien fou!
La Bolivie et particulièrement le Sud Lipez, c’est magnifique, c’est grand, mais pas à vélo! A moins d’être fauché ou d’aimer les défis plus que sportifs!
liliane terryn
Posté à 13:58h, 12 octobrec’est Bibi qui m’a donné vos coordonnées, bravo pour votre courage et que de belles images vous resteront dans la tête et dans les yeux après ce périple.
au plaisir de vous lire encore pour la suite du voyage
Sergent
Posté à 13:00h, 18 octobreMerci encore de nous faire partager votre quotidien , vos difficultes mais aussi ces magnifiques rencontres et paysages qui ont jalonnes votre itineraire .
Je vous renouvelle toute mon admiration et tous mes encouragements afin que vous puissiez
Poursuivre jusqu au bout ce periple et ce defi incroyables
Bises et Bonne chance Leticia et Axel
Dominique Sergent
Axel
Posté à 14:48h, 18 octobreMerci Dominique de nous suivre, c’est un plaisir de lire vos messages sur nos billets que nous rédigeons ;-)
Léticia
Posté à 23:15h, 27 octobreMerci Liliane, à bientôt pour la suite des aventures!
Martin pascal
Posté à 07:36h, 28 octobremerci à vous trois passionnant que de vous suivre!!!
MAGALI DE CASH
Posté à 09:02h, 28 octobreJ’ai eu la sensation d’avoir mal, d’avoir froid et puis je suis rentrée dans le bain chaud, tout comme toi. Je n’ose même pas imaginer le bonheur de ces petits plaisirs, qui n’auraient aucun sens ailleurs. Bravo, Bon courage à tous les 2 et Go biketrippers! Go!!!
denis giraud
Posté à 13:49h, 28 octobreToute l’équipe des Caves de l’Amiral se joint à moi pour vous saluer et vous encourager pour la suite de votre expédition. Que d’images magnifiques et de paysages époustouflants.
Bravo pour votre courage et votre détermination, qui sont largement à la hauteur des difficultés que vous rencontrez.
En attendant de vous retrouver devant une bouteille de rosé pour une dégustation bien méritée.
Amicalement.
Perotta
Posté à 06:15h, 29 octobreDur dur l’aventure !!!!! Mais quelle belle force de caractère, de volonté, de ténacité vous avez en plus de vos autres qualités qui font de vous de Grandes personnes . J’ai été époustouflé devant tant de joyaux naturels mais ma photo préférée reste celle de Laguna Colorada ;-)) Merci de nous faire voyager aussi ,bisous bisous
Axel
Posté à 02:30h, 02 novembreMerci pour vos encouragements M.Giraud ! Nous avons hâte de vous retrouver autour d’une excellente dégustation de la cuvée 2015 des caves…
Axel
Posté à 02:32h, 02 novembreMerci M.Martin ;-)
Au plaisir de vous revoir à notre retour