Arrivée & organisation en Colombie

29 Avr Arrivée & organisation en Colombie

Bonjour à toutes et à tous :)  Après deux semaines à vélo, on se pose un peu afin de vous décrire notre périple…

Pour ma part le début a été difficile. Beaucoup de larmes en quittant les proches, le changement tant attendu commence à faire peur! Beaucoup d’heures de vol et d’attente pour enfin atterrir dans ce pays inconnu, de nuit, et repenser à toute cette série de clichés sur la Colombie. (Même si l’itinéraire de cette expédition a été murement réfléchi et choisi ! Et que c’est un pays que je vous recommande chaudement pour la beauté de ses paysages ainsi que pour la gentillesse et la générosité de ses habitants.)

Il faut récupérer nos bagages (sacoches+vélos) , enlever toutes les protections et emballages, remettre les pédales, visser les phares, regonfler les pneus, etc… Je me sens impuissante et inutile, les garçons s’occupent de tout. Nous mettrons 2H avant de sortir du hall d’arrivée de l’aéroport de Carthagène. Chaleur tropicale, humidité, rafales de vent avec du sable… Il est 22h30, nous arrivons sur nos vélos chargés à l’hôtel d’Enrique. C’est rassurant de savoir qu’il va pouvoir nous aider et nous conseiller (ou déconseiller) sur notre itinéraire prévu. (Encore Merci à Martine, Fred, Alex et Ju ;))

Premier jour, on se repose et on visite la ville, très jolie mais j’ai l’impression d’être en Afrique… Choc des cultures, certaines routes et rues ne sont pas goudronnées, c’est de la poussière ! Malgré les efforts pour attirer les touristes, on sent la pauvreté dès qu’on s’éloigne du centre et de ces rues joliment peintes et décorées.

Après ces deux nuits de repos, il est l’heure de commencer l’aventure ! J’ai peur, peur de la ville, peur de ne pas y arriver…

Les premiers jours seront compliqués pour moi, le rythme à prendre est intense et il fait une chaleur écrasante (jusqu’à 47°)

On transpire comme jamais, dans l’effort, je vois chaque pore de ma peau suer, j’ai l’impression de m’être baignée et de sortir de l’eau sans avoir eu le temps de m’essuyer… Je me dégoûte, je me sens tellement sale ! Heureusement pour moi, en Colombie le camping sauvage est interdit ou du moins fortement déconseillé, comme ça je suis assurée de pouvoir prendre une vraie douche chaque jour, et même deux fois par jour !

A cela vient s’ajouter le soleil… en ce moment c’est la saison d’hiver, il ne pleut donc que très peu et la pluie n’est pas vraiment au rendez-vous. Je mets de la crème solaire afin de protéger ma peau, mais ici les rayons sont forts et lorsqu’on pédale généralement sur une amplitude horaire qui va de 6H30 à 18h il ne suffit pas d’appliquer sa crème solaire une seule fois le matin, en sortant de la douche.

Il faut savoir que dans une journée de vélo, on transpire à cause de l’effort et de la chaleur du soleil, sur la route on se prend plein de poussière qui se colle sur la peau, mais aussi les gaz d’échappement des bus , camions, voitures et scooters…

Ce qui signifie peau en train de brûler, transpirante et sale de grains de poussière… ou comment faire un hammam/gommage sans aller à l’institut !

Ma solution : les lingettes bébé, pour se nettoyer et pouvoir ensuite appliquer sa petite crème solaire (de préférence hypoallergénique) moultes et moultes fois tout au long de la journée…

Par contre pour le bronzage de camionneur, je n’ai pas encore trouvé de solution !

Mais même comme ça, ma peau a du mal à supporter tous ces changements… de petites plaques rouges apparaissent sur mon torse pendant deux jours puis disparaissent les jours suivants : les nuages sont présents et il fait (un peu) moins chaud !

Il y a aussi toutes les petites « bébêtes » qui viennent se coller ou se poser sur nous…quand on croise un papillon c’est joli, par contre quand une chenille verte fluo de la taille de mon petit doigt me tombe sur l’épaule et commence à grimper vers mon cou, c’est nettement moins sympa ! Fourmis, moustiques, araignées, petits moucherons… il faut être vigilant car ça pique, ça gratte, on ne voit rien et on se retrouve avec des boutons. Pour les moustiques, j’ai pris un répulsif spécial zone tropicale que je mets le soir en extérieur et la journée si on est en zone humide.

Concernant les vêtements, lors de nos entrainements en France je n’étais pas convaincue par l’efficacité de la peau de chamois (sorte de couche rembourrée au niveau du fessier), j’avais l’impression d’avoir une serviette hygiénique et cela me gênait plus qu’autre chose. Cependant j’ai quand même pris dans mes affaires un change avec peau de chamois (cuissard AGU). Hé bien, je peux vous dire que ce rembourrage est très agréable au bout d’une semaine sur le vélo, même en ayant le top de la selle (BROOKS)! Car les irritations sur la peau des fesses ne sont franchement pas agréables.

Je vous conseillerais Mesdames, de prendre une bonne crème hydratante bien grasse, à appliquer sur votre peau, le matin avant de partir et le soir avant de dormir. Certains médecins conseillent de la vaseline, personnellement j’ai pris un tube bleu de Nivéa.

Aussi, il paraît que les cuissards de vélo avec peau de chamois se mettent sans culotte…lors des petits problèmes cités plus haut, j’ai voulu essayer… Je ne vous le recommande pas du tout ! Déjà je ne trouve pas ça hygiénique et ça irrite encore plus, mais cette fois-ci les parties intimes ! Mettez votre string (ou boxer) en dessous, vous serez bien plus à l’aise. Mais attention de bien choisir la matière : respirante et non en coton pour moi, car le coton reste humide avec la transpiration et ne sèche pas sous le cuisssard. Sans couture et pas trop serré(e).

Pour le haut, un bon soutien-gorge pour maintenir votre poitrine, avec de préférence des bretelles qui se resserrent pour en faire une brassière.

Je commence à m’habituer au rythme à vélo durant la journée, mais l’organisation qui gravite autour est assez fastidieuse et fatigante !

Réveil tôt le matin (5h) pour « essayer » de partir dès qu’il fait jour sans avoir à supporter la chaleur qui castagne dès 8h. Petit déjeuner, pédalage environ 20km, pause nourriture-boisson, pédalage 2h, pause déjeuner midi, pédalage, pause nourriture-boisson, pédalage jusqu’à la ville d’arrivée du jour. Recherche d’hôtel. Etirements (merci Xavier Vieville). Douche, lessive à la main des vêtements de la journée, « étendage » comme on peut dans la chambre d’hôtel (souvent sur les vélos, qui dorment avec nous) en espérant que le ventilateur fasse sécher les chaussettes et le reste, rangement des sacoches et préparation des affaires pour le lendemain afin de gagner du temps, surtout lorsqu’on n’est pas du matin comme moi. Repas du soir et dodo.

Sachant que la plupart des repas sont préparés par notre chef cuistot Axel ;) Il faut sortir le réchaud et les ustensiles de cuisine, la nourriture, prévoir l’eau nécessaire pour la cuisson des pâtes ou du riz. Ensuite il faut faire la vaisselle, tout ranger encore et encore… C’est toute une logistique !

On s’acclimate plutôt bien au bout de 15 jours et il faut dire que les gens rencontrés ou croisés ici y sont aussi pour quelque chose ! Sur la route, pas une journée ne passe sans qu’un conducteur ou un passant nous klaxonne en levant le pouce en signe d’encouragement … Ca fait toujours plaisir et parfois lors des difficiles ascensions ça redonne un coup de boost ;)

A très vite pour la suite !